Fête InterAMAP à Nice : j'y étais

Comme prévu, samedi dernier, je suis allée à la 6eme Fête InterAMAP de Nice, une journée placée sous le sceau de la convivialité et de l'échange.

Les stands des AMAP locales étaient bien sûr présents, ainsi que des stands de vente de producteurs de la région (fromages, confitures, miel, œufs, olives, huile d'olive...), un stand Artisans du monde (commerce équitable), et des stands d'activités pour enfants, comme le rempotage de plantes aromatiques (basilic et persil), plantes avec lesquels les enfants repartaient :). Il y avait même un stand de restauration où l'on proposait un repas unique : une assiette à 10 euros composée de poisson grillé bio (loup ou daurade), de pommes de terre, de mesclun bio et d'une sauce bio.

Il est beau mon poisson !
J'ai pu récupérer de nombreuses brochures informatives durant cette journée, mais ce qui m'a le plus appris, c'est la conférence en faveur de l'agriculture paysanne locale - agriculture pas forcément bio, car comme l'a souligné un intervenant, pour développer l'agriculture biologique, il faut d'abord développer l'agriculture locale en général.

Les intervenants nous ont expliqué que l'un des freins à l'agriculture locale est le prix du foncier. Ceux qui veulent se lancer dans l'agriculture et qui n'ont pas de terrain, doivent parfois renoncer à cette idée faute de moyens pour en acheter un.
Du coup, la demande en produits locaux (et souvent bio) est de plus en plus forte mais l'offre ne suit pas car il n'y a pas assez de producteurs locaux (faute de terres). Pour vous dire, les AMAP des Alpes-Maritimes sont obligées de mettre des clients sur liste d'attente !

Pour remédier à ce problème, l'objectif est donc de défendre et de reconquérir les terres. À Levens, 2 lieux « inoccupés » seulement sont considérés comme des terres arables et pourraient donc logiquement être utilisés pour l'agriculture. Eh bien la municipalité a décidé d'y construire des immeubles !

Et si nous ne faisons rien aujourd'hui pour changer les choses, pour subvenir à nos besoins alimentaires de façon locale, d'ici peu, lorsque le pétrole sera véritablement hors de prix, et à plus long terme, lorsqu'il n'y aura plus de pétrole, comment ferons-nous pour nous alimenter ? Comment ferons-nous lorsque nous ne pourrons plus importer ?

À Mouans-Sartoux, une très belle initiative a été entamé en ce sens l'année dernière : la première ferme communale bio de France a été créée, de façon à pouvoir fournir les écoles de la commune en produits locaux et bio, afin de pouvoir proposer, à moyen terme et en s'approvisionnant aussi chez des producteurs locaux, des repas 100 % bio à la cantine. Auparavant, les cantines de la commune proposaient déjà du bio, mais ce n'était pas du bio local, mais importé de divers pays.

Voilà. J'ai donc appris ou redécouvert beaucoup de points intéressants lors de cette conférence, qui a mis en évidence deux problèmes majeurs :
- le fait que l'on manque cruellement de terres agricoles, d'une car leur prix est trop élevé, et de deux car les terres sont « artificialisées ", on préfère y construire des immeubles ;
- le fait qu'il faut considérablement limiter l'import de denrées alimentaires et produire et acheter localement.
Deux problèmes liés, car l'un ne se résoudra pas sans la résolution de l'autre...

Cette journée s'est achevée en musique, avec un concert-karaoké et un apéro :).

Félicitations aux organisateurs de ce joli moment.


Et pour finir en beauté, voici quelques infos glanées dans une des brochures (La bio en questions : 25 bonnes raisons de devenir bio consom'acteur) dont je vous parlais plus haut:

En France, 9 rivières sur 10 contiennent un ou plusieurs pesticides, ainsi que la moitié des eaux souterraines.

Partout où les plantes transgéniques sont cultivées sur de grandes surfaces, il devient impossible de produire sans OGM (et donc bio) à cause de la contamination transgénique. Et comme les ministres européens de l'agriculture connaissent ce problème, savent que les plantes non transgéniques peuvent être contaminées, ils ont décidé de tolérer dans le règlement bio de janvier 2009 une pollution transgénique des produits commercialisés allant jusqu'à 0,9 %.

Et enfin, last but not least, voici deux recettes d'une simple petite tarte aux pommes toute mignonne, l'une conventionnelle (non bio) et l'autre bio. Si ça, ça fait pas réagir....

Tarte aux pommes industrielle :
  • farine de blé : les grains ont été enrobés d'un fongicide avant semis, les plants ont subi 2 à 6 traitements de pesticides, un traitement aux hormones pour raccourcir les tiges, ont reçu plusieurs engrais chimiques de synthèse, des herbicides. Pour la conservation, les grains peuvent être fumigés au tétrachlorure de carbone et au bisulfite de carbone puis arrosés au chlorpyrimiphosméthyl.
  • des corps gras : ont reçu un antioxydant comme l'hydroxytoluène de butyle et un émulsifiant.
  • des huiles préparées avec des graines cultivées de la même manière que le blé ; l'extraction se fait par des solvants ; les huiles sont ensuite raffinées par l'action de l'acide sulfurique, lavées à chaud, neutralisées à la lessive de soude, décolorées au bioxyde de chlore ou au bicarbonate de potassium et désodorisées à 160 °C avec du chlorure de zinc. Enfin, elles sont recolorées à la curcumine.
  • des œufs d'élevages industriels : les poules ont été nourries avec des granulés contenant des antioxydants, des arômes, des émulsifiants, des colorants, des liants, des appétants, parfois des antibiotiques. Lors de la transformation, les oeufs peuvent recevoir, avant séchage, des émulsifiants, des agents actifs de surface et d'éventuelles enzymes pour en retirer le sucre.
  • pommes : ont subi 27 traitements de pesticides en moyenne, dont certains peuvent être cancérigènes ou neurotoxiques ; elles ont été plongées dans du sulfate d'aluminium et conservées grâce à du sorbate de potassium (le fameux E202).
  • du sucre ajouté : provient de betteraves qui ont reçu leur dose d'engrais et de pesticides.
  • du sucre : extrait par décantation à la chaux et à l'anhydride sulfureux, décoloré au sulfoxylate de sodium, raffiné au norite et à l'alcool isopropylique, et enfin azuré au bleu anthraquinonique.
  • pesticides et fongicides pour conserver les matières premières, conservateurs, colorants, gélifiants, épaississants, stabilisants... lors de la préparation finale de la tarte.

Je veux pas dire, mais moi, les agents actifs de surface, c'est dans la lessive que je les trouve normalement, pas dans les œufs...

Tarte aux pommes bio :
  • farine bio
  • œufs bio
  • beurre bio
  • pommes bio
  • sucre bio
  • eau
  • aucun produit chimique de synthèse !


Commentaires

  1. tu as trés bien commenté ta journée !!faut pas oublier que tu es née dans le milieu quasi-agricole et tu commences à en connaitre un rayon!!!je tacherai de me souvenir de la recette tarte aux pommes , de préférence bio !!!!

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  2. voilà comment on en arrive à faire de plus en plus soi-même! surtout quand on peut avoir un jardin!

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  3. C'est clair ! Je suis allée voir ton blog, il est formidable, plein d'amour et de tendresse :)

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